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Rencontres égyptologiques de Nimes 2020

   SAMEDI 18 JANVIER – LES ROYAUMES ANTIQUES DE NUBIE

 Association Egyptologique de Gard
Hotel ATRIA NIMES
18/01/2020

Conférenciers (dans l’ordre alphabétique) :

Romain DAVID
Vincent FRANCIGNY
Cédric GOBEIL
Claude RILLY
Aminata SACKHO – AUTISSIER

ENTREE GENERALE: 30€
Les étudiants de moins de 28 ans, sur présentation de leur carte d’étudiant à jour ont libres accès.
Télécharger le programme : Egyptonimes-XVe REN, Programme-2001
Les inscriptions sont ouvertes dès maintenant à l’adresse suivante :

Association Egyptologique du Gard
16 bis rue Clovis, 30900 NIMES

L’Association Egyptologique du Gard ne prend pas en charge l’organisation des repas ;
Un repas est proposé par l’hotel Atria.

Les participants peuvent reserver une chambre à l’Hôtel Atria au tarif préférentiel, selon les disponibilités au moment de la réservation : il est donc conseillé de prendre contact au plus vite avec la personne chargée de cette manifestation, tant pour l’inscription au repas que pour réserver une chambre :

Jenny COURTHALIAC, 04 66 76 56 02 ou jenny.courthaliac@accor.com  

 Les tickets d’entrée peuvent cependant être achetés le jour même de la Rencontre.

 

Renc Egypto Nimes 20 – resumes interventions

Vincent Francigny

– Titre : Dr. Vincent Francigny, Chercheur CNRS à l’UMR Orient et Méditerranée de la Sorbonne.

– Conférence : « Saï : une île aux mille visages ».

– Résumé : En Nubie, région charnière entre mondes africains et méditerranéens, l’île de Saï a conservé des traces d’une histoire multimillénaire qui a vu se former les premières sociétés hiérarchisées et s’affronter les royaumes d’Égypte et de Kush. Depuis 2015, une équipe française explore ce site unique de la vallée du Nil où cohabitent les influences et les cultures du passé.


Aminata Sackho

Titre : Les archives des fouilles de John Garstang à Méroé (1909-1914)

Résumé :

John Garstang (1876-1956) dirigea la mission archéologique à Méroé pour le compte de l’université de Liverpool de 1909 à 1914. Durant ces quatre campagnes de fouilles intensives, l’archéologue a mis au jour une partie de la « cité royale », dont le quartier religieux encore marqué de nos jours par le grand temple dédié au dieu Amon. Ses archives de fouilles sont conservées au Garstang Museum of Archaeology de l’université. Elles sont constituées des carnets de fouilles, des notes et de la correspondance du fouilleur ainsi que les catalogues des expositions annuelles et des ventes publiques organisées au retour de chaque campagne. A ceux-ci s’ajoutent un fonds photographique riche par sa grande variété qui oscille de la photo archéologique jusqu’au document ethnographique en passant par des clichés de visites d’officiels ou encore des scènes de la vie quotidienne des fouilleurs. Ces archives constituent donc une documentation de première main tant pour les travaux que mena John Garstang sur le site que pour la contextualisation des trouvailles dont la majeure partie des objets a été dispersée à l’issue des ventes au Burlington House ou donnée en échange de subventions que l’archéologue avait reçues d’institutions et de partenaires privés. La conférence présentera le fonds photographique des archives Garstang et, au travers d’une sélection, mettra en valeur sa richesse inépuisable.

Brève biographie

Docteur en Égyptologie, Aminata Sackho-Autissier est ingénieur d’études au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre. Elle est spécialiste de l’archéologie de la Nubie et du Soudan et ses travaux de recherches sont consacrés à la culture matérielle.

Illustrations

Photo 1. Le bassin du sanctuaire de l’eau (M 195), vue de l’ouest. John Garstang et son épouse Marie en train d’étudier les statues découvertes dont la fameuse « Vénus de Méroé » aujourd’hui conservée à Munich, Staatliche Sammlung Ägyptischer Kunst, ÄS 1334. © A. Sackho-Autissier avec l’aimable autorisation du Garstang Museum of Archaeology, n° inv. JG/M/L/43.

Photo 2. Légende. Retour de chasse. John Garstang en compagnie du Pr. Archibald Sayce, de Robert Horsfall et du Major Elmhurst Rhodes qui faisaient partie de la saison de fouilles 1910-1911. © A. Sackho-Autissier avec l’aimable autorisation du Garstang Museum of Archaeology, n° inv. JG/M/Q/13.

Cédric Gobeil

La première campagne du Third Cataract Project conduite par l’Egypt Exploration Society. Résultats préliminaires et perspectives futures.

En février 2019, l’Egypt Exploration Society a démarré une nouvelle mission archéologique au Soudan, à la hauteur de la troisième cataracte du Nil. Ce nouveau projet vise deux objectifs principaux : comprendre l’influence mutuelle des cultures nubiennes et égyptiennes dans cette région, et comment l’environnement local a contribué à façonner l’occupation humaine du secteur dans la diachronie. Les premières données recueillies montrent une situation beaucoup plus complexe que les précédents sondages ne le donnaient à penser.

Cette présentation sera l’occasion de passer en revue les premiers résultats obtenus, entre autres, grâce aux premières fouilles systématiques à avoir été menées sur une zone d’habitat unique dans la région, le site HBB017, daté du Nouvel Empire égyptien. Ce premier état des lieux permettra, en définitive, d’examiner quelques perspectives futures venant éclairer le potentiel de ce projet.

 

Claude Rilly

Kerma, Napata, Méroé : les royaumes antiques du Soudan

Par Claude Rilly (CNRS – EPHE)

Saviez-vous qu’alors que la reine Cléopâtre régnait sur l’Égypte, un autre pharaon, Téritéqas, gouvernait le Soudan ? Au sud d’Assouan, au pays de Koush, entre le milieu du troisième millénaire avant notre ère et la fin de l’Antiquité, se sont succédé de puissants royaumes, les premiers états historiquement connus d’Afrique interne.

Le Royaume de Kerma (2450 – 1500) connut son apogée durant la deuxième période intermédiaire et menaça l’Égypte de la XVIIe dynastie. Après six siècle de colonisation égyptienne (1500 – env. 900), c’est un nouveau royaume, très influencé par la culture pharaonique, qui se développe autour de la ville de Napata, au pied du Jebel Barkal, la « Montagne Pure ». Sa raide montée en puissance lui permet de s’emparer de l’Égypte et d’y établir la XXVe dynastie, dite « koushite ». Après leur expulsion d’Égypte par les Assyrien en 664, la monarchie koushite retourne à Napata et ne régnera dès lors que sur le territoire des cataractes du Nil. Vers 270 av. J-.C., une nouvelle dynastie inaugure la nécropole royale de Méroé, 300 km au sud de Napata. Le Royaume de Méroé, connu pour ses pyramides effilées et ses reines corpulentes, les Candaces, tombe sous les coups des Noubas, un peuple venu de l’Ouest, au début du IVe siècle de notre ère.

La conférence se conclura par un point sur le déchiffrement des textes méroïtiques. En effet, bien que les deux écritures de Méroé aient été déchiffrées depuis plus d’un siècle, la langue méroïtique reste encore insuffisamment connue, bien que des progrès conséquents aient récemment été accomplis.

 

Biographie de Claude Rilly

 

Professeur Claude Rilly

Directeur de recherche au CNRS – LLACAN (Paris-Villejuif)

Professeur à l’École Pratique des Hautes Études (Paris-Sorbonne)

Directeur de la mission archéologique française de Sedeinga (Nubie soudanaise)

 

Né en 1959, Claude Rilly a d’abord étudié puis enseigné dans le secondaire le grec ancien et le latin, avant de se tourner vers le méroïtique, la langue antique du Soudan, écrite avec un syllabaire spécifique entre le IIIe siècle av. J.-C. et le Ve apr. J.-C., et dont le déchiffrement est inachevé.

Dans sa thèse de doctorat en égyptologie et linguistique (2003), il démontre que le méroïtique appartenait à une famille précise à l’intérieur des langues nilo-sahariennes, mettant ainsi fin à un débat vieux de plus de cent ans. Peu après, il intègre le CNRS (Centre national de la recherche scientifique), en tant que chargé de recherché au LLACAN (UMR 8135), une unité qui est désormais le premier laboratoire d’étude des langues africaines au niveau international. Il est nommé directeur de recherche en 2019.

De 2009 à 2014, il a dirigé la SFDAS (Section française de la Direction des Antiquités du Soudan), l’institut archéologique français à Khartoum. Depuis 2008, il est directeur de la mission archéologique française de Sedeinga, en Nubie soudanaise. Il a reçu en 2017 le prix Jean et Marie-Françoise Leclant, qui récompense chaque année les efforts d’une équipe archéologique travaillant en Égypte et au Sudan.

Il est l’auteur de trois monographies sur la langue méroïtique : La langue du Royaume de Méroé (2007), Le méroitique et sa famille linguistique (2010), Meroitic Language and Writing System (avec A. De Voogt, 2012) et d’une monumentale Histoire du Soudan, des origines à la chute du sultanat Fung (2017). Sa bibliographie comprend également plus de 60 articles en français et en anglais sur divers sujets en lien avec la langue et l’écriture méroïtique ou avec ses différents travaux archéologiques au Soudan.

En tant que professeur invité, il a donné plusieurs séminaires sur le méroïtique dans les universités de Cologne, Münich, Heidelberg et Paris-Sorbonne. Il obtient l’habilitation à diriger les recherches en 2018. En 2019, il inaugure à l’École Pratique des Hautes Études (IVe section, Sciences historiques et philologiques) à Paris, une direction d’études intitulée « Langue et civilisation méroïtique », la première chaire au monde entièrement consacrée à l’enseignement et à la recherche sur la langue de Méroé.

Romain David

 

L’apport de la céramologie à l’histoire du Soudan

Dr. Romain DAVID

Chercheur à la Section Française de la Direction des Antiquités du Soudan (SFDAS)

 

Contrairement à l’Égypte où la richesse et l’ancienneté des textes permet une reconstruction parfois très précise de son passé, le Soudan s’illustre par une apparition tardive et relativement limitée de l’écrit. L’archéologie y joue alors un rôle prépondérant pour renseigner les cultures qui s’y sont succédé. Parmi les découvertes réalisées lors de la fouille, il est un matériel documentaire qui, par son omniprésence, est à même de permettre des avancées décisives pour la compréhension de l’histoire du Soudan : il s’agit de la céramique. La connaissance de l’évolution des productions permet effet d’affiner la datation des niveaux archéologiques autant qu’elle illustre les dynamiques économiques animant les territoires. Comme objet culturel produit d’un savoir-faire technique, elle témoigne de la mobilité des hommes comme des idées. Enfin, comme objet fonctionnel, elle atteste des pratiques du quotidien, profanes et rituelles, dans des contextes domestiques, cultuels et funéraires. Par plusieurs exemples tirés d’études en cours, cette contribution définit les enjeux et les perspectives d’une discipline en plein essor. Elle s’attache à l’évolution des techniques, aux variations des échanges et à la multiplicité des usages pour composer une histoire dans laquelle l’évènement tend à s’effacer pour laisser la place aux hommes qui l’ont vécu.

 

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